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Dans la vallée de la Qadisha

mercredi 14 janvier 2009

Les cèdres que nous avons visités (voir article précédent) surplombent la vallée de la Qadisha: son nom qui veut dire « saint » en syriaque, vient de ce que de nombreux maronites, persécutés par les Ottomans, y ont trouvé refuge et des  ermites ont profité des grottes naturelles qu’offre la montagne. Accompagnés d’un guide, les parents de Fabien, lui-même et sa petite femme ont fait une belle randonnée au fond de cette vallée. Nous avons commencé la balade par une descente quelque peu vertigineuse, malgré l’aménagement du chemin.

les escaliers aménagés pour descendre dans la vallée

les escaliers aménagés pour descendre dans la vallée

Nous nous sommes ensuite arrêtés chez un des derniers ermites qui habitent dans la vallée. Il est colombien et vit dans un ermitage vieux de plusieurs siècles. La chapelle, un sanctuaire et son habitation été aménagés dans la roche. Nous avons discuté un peu avec lui et voici comment il occupe ses journées : 14h de prière, 2h de travail, 3h d’étude…et 5h de sommeil!

lermitage de Hawka

l'ermitage de Hawka

Notre ermite, souriant

Notre ermite, souriant

Après avoir pris congé de l’ermite, nous avons poursuivi notre promenade, nous émerveillant du paysage qui s’offrait à nous. Difficile d’imaginer qu’il y a encore quelques décennies, plusieurs milliers d’hommes vivaient dans cette nature si sauvage! Difficile aussi en regardant les photos de se rappeler que nous sommes en hiver et que nous venons de quitter les pentes enneigées quelques centaines de mètres plus haut.

la brume monte du fond de la vallée

la brume monte du fond de la vallée

Nous avons pris la direction le monastère de Qannoubine. Celui-ci aurait été fondé par Théodose au IVème siècle de notre ère. Il fut le siège du patriarcat maronite du XVème au XIXème siècle. Nous avons pu y découvrir des fresques de style byzantin.

Couronnement de la Vierge

Couronnement de la Vierge

Un peu plus loin, une chapelle a été érigée en mémoire de Sainte Marina. Selon la légende, cette femme très pieuse  s’est déguisée en homme afin qu’on l’autorise à entrer dans un monastère maronite. Un jour, après plusieurs années de vie monacale, elle fut envoyée avec d’autres frères dans une famille pour y passer la nuit. Or la fille de cette famille se savait enceinte d’un inconnu et, pour ne pas perdre la face, elle dit que c’était Marina qui était le père. Celle-ci n’osant rien dire de peur d’être dévoilée, accepta tacitement l’accusation. Elle se fit chasser du couvent, se vit confier l’enfant et vécut avec lui dans la montagne. Ce n’est qu’à la veille de sa mort qu’elle avoua la supercherie et du coup, l’impossible paternité. Elle est depuis considérée comme Sainte , en hommage à son dévouement.

tombeau de Ste Marine, installé dans la grotte où elle a séjourné à la fin de sa vie

tombeau de Ste Marine, installé dans la grotte où elle a séjourné jusqu'à la fin de sa vie

Notre guide nous a expliqué que, pendant la guerre, plusieurs centaines de personnes sont venues habiter dans la vallée, à la recherche de tranquillité. Aujourd’hui, seules quelques maisons restent occupées. La vie ici est dure, même si les demeures sont maintenant reliées au réseau électrique. C’est une petite centrale hydroélectrique qui assure l’alimentation, profitant des rivières qui coulent vers la vallée.

une ruine de maison sur le flanc de la vallée

une ruine de maison sur le flanc de la vallée

Durant notre périple, nous avons vu beaucoup de signes révélant une présence importante de Chrétiens. Outre les divers ermitages et couvents, nous pouvons aussi observer plusieurs grandes croix de bois qui semblent veiller sur les habitants de la vallée.

une des nombreuses croix de bois surplombant la vallée

une des nombreuses croix de bois surplombant la vallée

le monastère de Qanoubine, et la montagne enneigée en arrière plan

le monastère de Qanoubine, et la montagne enneigée en arrière plan

Après une bonne heure de marche, nous sommes arrivés au fond de la vallée, où nous avons pu voir les eaux des différentes chutes se rejoindre pour former une rivière.

la rivière du fond de la vallée

la rivière du fond de la vallée

Notre dernière halte fut un … couvent, bien sûr! Celui de Mar Lisha (Saint Elisée). Il fait corps avec la roche, exploitant sa forme.

Le couvent se fond dans le paysage

Le couvent se fond dans le paysage

Le couloir menant aux cellules des moines

Le couloir menant aux cellules des moines

Puis nous sommes remontés vers  Bcharré, le village où était notre gîte.

Bcharré

Bcharré

2 commentaires

  1. Nous lisons toujours avec intérêt vos articles, cela nous donne un petit air de ce qui se passe à quelques cent kilomètres d’ici. A vol d’oiseau (ou d’avion de chasse).


  2. Je viens de découvrir votre blog et je le trouve très intéressant. Les photos sont sublimes!
    Juste une note, les maronites avaient trouvé refuge dans la vallée de la Qadisha vers le Ve siècle pour fuir les persécutions byzantines, pas ottomanes.



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